Le Web Sémantique
Présentation
Le terme "Web sémantique" est le terme attribué par le W3C pour désigner le Web des données liées.
Derrière ce terme se cache un ensemble de technologie visant à rendre le contenu des ressources du World Wide Web indexé, lié, accessible et utilisable, notamment par les programmes.
Il ne faut pas se méprendre avec le terme "sémantique". Selon Tim Berners-Lee, un des acteurs principaux de la création du World Wide Web et président du W3C: «Le Web sémantique sera la prochaine évolution du Web. Or, faire des recherches en posant des questions sous forme de phrases en langage naturel n’est absolument pas son but. Nous aurions dû l’appeler dès le départ "Web des Données" mais il est trop tard pour le changer».
Historique
La notion de métadonnées utilisables par les machines fut proposée assez tôt dans l'histoire du Web, dès 1994 par son inventeur Tim Berners-Lee.
Le développement de cette idée aboutit à la publication en 1999 de la première version de RDF, langage qui définit un cadre général pour la standardisation des métadonnées des ressources Web.
Sur la base de RDF se sont ensuite développés des vocabulaires spécifiques destinés à des applications particulières, comme FOAF destiné à décrire les relations entre personnes, puis des langages destinés à structurer ces vocabulaires, comme RDFS et le langage d'ontologie OWL, publiés dans leur forme finale en février 2004.
Au cours de cette évolution, la notion de ressource s'étend de son sens original de « document publié sur le Web » à des sens plus généraux et plus abstraits.
Principe
"Sémantiser" le Web, c'est :
- Attribuer une URI à chaque chose/ressource ;
- Utiliser des URI HTTP pour que les personnes puissent consulter facilement et directement ces choses/ressources ;
- Si quelqu'un veut accéder à cette URI, fournir les informations utiles en utilisant le modèle RDF ;
- Inclure des assertions RDF qui relient à d'autres URI, pour qu'elles puissent découvrir les choses/ressources reliés.
Les langages et technologies du Web sémantique sont parfois présentés comme des outils de représentation des connaissances adaptés à l'environnement Web, permettant de transformer automatiquement les données en informations, et les informations en savoirs.
Objectif

Son objectif est de créer un environnement en ligne dans lequel toutes les données sont reliées entre elles de façon logique pour former une information ultra-pertinente.
Seul compte alors le sens des données, et non plus leur place dans un document texte.
L'information peut alors être décloisonnée et provenir de sources multiples et hétérogènes, quels que soient les formats et les méthodes de stockage.
Le Web devient un vecteur communicationnel véritablement utilisable par tous.
Ainsi les machines, elles aussi, peuvent consulter et interpréter les informations.
Il s'agit d'arriver à un Web "intelligent", où les informations ne seraient plus stockées mais "comprises" par les ordinateurs.
Le Web sémantique offre une plate-forme grâce à laquelle les données peuvent être partagées et réutilisées par les applications, les entreprises et les communautés.
A titre d'exemple, le Web sémantique doit être capable de donner une réponse précise à une question du type « Je veux partir en vacances l'été prochain en Thaïlande. J’ai un budget de 2 000 euros. J'aime les plages de sable ». Aujourd’hui, répondre à une telle question va exiger des heures de tri dans des listes distinctes d’hôtels et de location de voitures.
Tim Berners-Lee expliquait simplement dans un entretien de l'UNESCO en 2000 : "J’ai un double rêve pour le Web. D’une part, je le vois devenir un moyen très puissant de coopération entre les êtres humains. Et dans un second temps, j’aimerais que ce soit les ordinateurs qui coopèrent. [...] Quand mon rêve sera réalisé, le Web sera un univers où la fantaisie de l’être humain et la logique de la machine pourront coexister pour former un mélange idéal et puissant".
Limites
Ce Web sémantique apporte une grande richesse, mais amène des problématiques comme la gestion de la sécurité, la confidentialité, etc.
Un autre des aspects importants, en vue de l’adoption du Web sémantique, est la capacité d’aider des utilisateurs non spécialistes à créer et à exploiter des ressources dans le cadre des infrastructures et des outils proposés par le Web sémantique.
En d’autres termes, comment cacher la complexité des technologies du Web sémantique ?
Les solutions mises en œuvre à ce jour passent par deux types de propositions :
- des méthodologies séparant explicitement les termes et les concepts d’un domaine ;
- des méthodologies s’écartant de la formalisation des ontologies et recherchant des proximités conceptuelles dans les termes d’un domaine permettant d’en appréhender intuitivement la complexité ;
Cette dernière approche interroge directement les chercheurs du Web sémantique : saurons-nous mettre en place des ressources formelles, des ontologies, pour le Web sémantique ou devrons-nous en passer par des ressources moins formelles mais appréhendables par les utilisateurs ?